Comme chaque année, le grand deuil qu'est l'Achoura (date du martyr de l'Imam Hossein, NDLR) devient un alibi pour lancer une impitoyable purge contre la communauté chiite en Arabie saoudite et à Bahreïn. Une communauté qui ne fait qu'exercer en toute pacifisme sa foi : en Arabie saoudite, où les médias mainstream ont longtemps tenté de faire croire à une ouverture politique et religieuse du pouvoir, les cérémonies de l'Achoura sont systématiquement attaquées par les forces de sécurité à Qatif. Idem à Bahreïn où le régime des Al-Khalifa ne fait pas dans la dentelle pour réprimer dans le sang les chiites qui ne font que célébrer la mémoire du petit-fils du Prophète.
L’Association Al-Wefaq a annoncé dans un communiqué l'arrestation des dizaines d'orateurs, d'organisateurs des cérémonies de deuil de l’Achoura. "Il s'agit de rapts massifs visant des gens qui n'ont commis aucun délit ni infraction. Ces arrestations et détentions de masse constituent par ailleurs une violation flagrante du principe de liberté de culte et de pensée. C'est le refus le plus catégorique de la coexistence pacifique du peuple et du pouvoir".
Al-Wefaq affirme dans un communiqué :
« Le gouvernement bahreïni a convoqué les Oulémas, les prêcheurs, les panégyristes et les responsables des lieux de culte chiite et après les avoir méprisés et menacés, il les a mis en détention. Les éléments du régime ont retiré et déchiré les drapeaux noirs et les emblèmes de l’Achoura sans aucun égard pour une grande partie de la population qui ne demande rien, si ce n'est le fait de pouvoir célébrer l'Achoura. C'est que le régime des Al-Kalifa a monopolisé le pouvoir et ne veut à aucun prix respecter sa population »
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